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Jouer Relier
1. Avant la Révolution
2. Le début de la Révolution
3. La monarchie constitutionnelle
4. La Convention
5. La Terreur
6. Le Directoire

Réunir les états généraux, c'était une ancienne façon pour le roi de consulter ses sujets, ou du moins les représentants des trois ordres: cela faisait près de deux siècles que cela ne s'était plus fait. En même temps, grande nouveauté, les Français ont eu la parole. Et ils l'ont prise, puisqu'ils ont été invités à rédiger des cahiers de doléances dans tout le pays.

Robespierre restait “déiste”, comme la majorité de ses contemporains, car, pour lui, un Être suprême capable de récompenser les bons et de punir les méchants était la condition pour faire triompher la Vertu. C'est cette Vertu qui seule pouvait justifier que l'on applique la Terreur: car qu'est-ce que la Terreur sans la Vertu?

[Le clergé] l'Assemblée a décidé de les salarier comme fonctionnaires publics, créant ainsi un clergé national. (…) Devenant fonctionnaires, les curés de paroisse, au moins, étaient astreints à prêter un serment de fidélité “À la nation, à la loi et au Roi”. (…) Devant l'obligation du serment, le clergé s'est divisé par moitié: 51% l'ont prêté, 49% l'ont refusé; d'un côté les prêtres constitutionnels ou jureurs (qui approuvent la constitution civile, c'est-à-dire la nouvelle organisation du clergé), de l'autre les prêtres réfractaires.

Robespierre a fait voter par la Convention la reconnaissance de l'Immortalité de l'âme et de l'Être suprême, ce qui a déplu à beaucoup. Il a fait célébrer à Paris et dans toute la France, le 8 juin 1794, la fête de l'Être suprême, sans doute une des plus belles de toute la Révolution, et son apothéose à lui...

Les porte-parole de la Montagne l'ont dit, le roit vivant, la France était menacée; “Il faut que Louis meure pour que la République vive” et leur avis l'a emporté. Et finalement, la mort de Louis XVI, guillotiné le 21 janvier 1793, allait avoir de lourdes conséquences.

La nouvelle Assemblée qui s'est réunie en septembre 1792 a dû tout de suite prendre une décision: quel nom donner au nouveau régime? Un instant d'hésitation... puis il s'impose: le 21 septembre, la République est proclamée. Un simple patriote de province se réjouit: “C'est le régime le plus naturel pour le genre humain.”

De la fin de la Convention, après Thermidor, au régime suivant, celui du Directoire, l'objectif a été de sortir de la Terreur, de terminer la Révolution: pour les uns par un retour à l'ordre qui sauvegarde les acquis, du moins en partie, pour les autres, royalistes et contre-révolutionnaires, par un retour au passé, tandis que certains, au contraire, rêvent d'une révolution nouvelle et différente.

Le roi et la reine, hostiles depuis le début à la Révolution, tout en ménageant les apparences, décidèrent de prendre la fuite, aidés par un réseau d'aristocrates: partis le 20 juin 1791, ils devaient gagner la frontière du Nord-Est pour organiser avec l'aide des autres souverains la reprise en main de la France. Mais ils furent reconnus en route, arrêtés au passage dans une petite ville, Varennes, et ramenés à Paris.

[La Bastille] C'est là que le roi enfermait sans jugement ceux qui lui déplaisaient. Des écrivains, des journalistes (on disait libellistes), auteurs d'écrits interdits, des mauvais sujets aussi, à la demande de leur famille. Il suffisait d'une simple lettre de cachet (sans accusation précise ni procès). C'était devenu le symbole de l'arbitraire royal. Il faut bien dire qu'en juillet 1789 la prison était presque déserte: une demi-douzaine de détenus. Ce n'est pas eux qu'on venait chercher mais des armes.

Le 9 Thermidor à l'Assemblée, l'Incorruptible, empêché de parler, est décreté d'arrestation. Ses fidèles ne sont plus nombreux. Avec ses partisans, il est guillotiné le 10 Thermidor. Une grande figure disparaît et toute une période de la Révolution se clôt.

Bonaparte, de retour en France, est apparu comme le sauveur pour tout un parti mais aussi pour bon nombre de possédants. Il a organisé à son tour son coup d'État, un coup d'État militaire le 18 Brumaire an VIII (9 novembre 1799), à l'issue duquel les députés ont été chassés et il a acquis le titre de premier Consul. Un pouvoir qu'il allait consolider entre 1800 et 1804 jusqu'à son accession à l'Empire.

Le roi Louis XVI était un monarque absolu: il était l'élu de Dieu, sacré à Reims dans la cathédrale; il était la loi vivante, au milieu de ses courtisans, dans son palais à Versailles, avec des ministres qui ne dépendaient que de sa volonté; l'église catholique était associée à son pouvoir et les autres religions interdites (les protestants “tolérés” depuis 1788).

Au terme de cette nuit [4 août 1789], on décida de l'abolition de la féodalité dans le royaume. C'est-à-dire de la fin de la société hiérarchisée: plus d'ordre de la noblesse, ni du clergé, plus de corporations, d'académies mais des citoyens libres et égaux devant la loi. Les droits et redevances féodaux et seigneuriaux étaient abolis. (…) Cette destruction de l'Ancien Régime institutionnel et social annonçait le texte majeur de la Déclaration des droits de l'homme, quelques semaines plus tard.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen a été votée... peu après la prise de la Bastille, le 28 août 1789. (…) L'ambition du projet français se découvre dès le titre “Déclaration des droits de l'homme et du citoyen”: pas simplement les garanties individuelles, mais celles du citoyen, acteur de la vie politique de la cité.

Le sans-culotte parissien (il y en a aussi en province) se veut le représentant du peuple mobilisé pour la défense de la Révolution. [Le sans-culotte] a un habit particulier: non pas culotte (jusqu'au genou), mais un pantalon (souvent rayé): ce qui lui vaut sa dénomination, d'abord méprisante, puis dont il a tiré fierté. Il a un petit gilet, la carmagnole, et sur la tête le bonnet rouge de la liberté avec la cocarde...

[Les Lumières] c'est tout un courant d'idées à travers l'Europe. De Naples à Milan, vous en avez eu de brillants représentants. (…) De l'Angleterre à l'Allemagne, de grandes voix se sont aussi fait entendre. En France, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, chacun dans son style, ont fait résonner la voix de la philosophie. Contre l'intolérance religieuse et pour les libertés, contre l'arbitraire de l'absolutisme et pour un régime politique où les citoyens, garantis par une constitution, participent à la gestion de l'État.

[Les paysans] forment les trois quarts de la population. Ils font partie du troisième ordre, que l'on appelle le tiers état: gens des villes et des campagnes, riches ou pauvres, qui constituent au total 95% des Français.

L'image du roi est définitivement ruinée et, dans le camp des patriotes, le projet s'affirme de le détrôner pour établir une république. À Paris, dans les clubs, une pétition est lancée: quand on la présente, le 17 juillet 1791, les autorités font mitrailler les manifestants. Déjà tiraillé entre modérés et démocrates, qui se retrouvent au Club des Jacobins et en garderont le contrôle, le mouvement révolutionnaire se divise entre ceux qui veulent poursuivre la marche de la Révolution et ceux qui voudraient la terminer.

La Terreur, devenue pour un temps officielle, est l'arme de répression de la contre-révolution. On emprisonne les citoyens considérés comme suspects, on institue un Tribunal révolutionnaire à Paris, qui jugue suivant une procédure expéditive et envoie des milliers de personnes à la guillotine: après le roi, la reine Marie-Antoinette, des aristocrates surtout, mais aussi de riches négociants, des prêtres et des gens modestes dans les zones de troubles. En Vendée, lorsque l'heure de la reconquête est venue, des “colonnes infernales” de soldats républicains ont brûlé les villages et souvent massacré.